Espèces en péril, Loi sur les (L.C. 2002, ch. 29)
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Sanctionnée le 2002-12-12
DÉFINITIONS ET INTERPRÉTATION
Note marginale :Droits des autochtones
3. Il est entendu que la présente loi ne porte pas atteinte à la protection des droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada découlant de leur reconnaissance et de leur confirmation au titre de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
Note marginale :Organismes vivants sédentaires
4. (1) La présente loi s’applique aussi aux organismes vivants sédentaires se trouvant sur ou sous la partie du plateau continental du Canada située à l’extérieur de la zone économique exclusive.
Sens de « sédentaire »
(2) Pour l’application du paragraphe (1), un organisme est sédentaire si, au stade où il peut être pêché, il est soit immobile sur le fond ou au-dessous du fond, soit incapable de se déplacer autrement qu’en restant constamment en contact avec le fond ou le sous-sol.
SA MAJESTÉ
Note marginale :Obligation de Sa Majesté
5. La présente loi lie Sa Majesté du chef du Canada ou d’une province.
OBJET
Note marginale :Objet
6. La présente loi vise à prévenir la disparition — de la planète ou du Canada seulement — des espèces sauvages, à permettre le rétablissement de celles qui, par suite de l’activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et à favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées.
CONSEIL CANADIEN POUR LA CONSERVATION DES ESPÈCES EN PÉRIL
Note marginale :Composition du conseil
7. (1) Le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril se compose du ministre de l’Environnement, du ministre des Pêches et des Océans et du ministre du Patrimoine canadien ainsi que des ministres d’une province ou d’un territoire chargés de la conservation et de la gestion d’une espèce sauvage dans la province ou dans le territoire.
Note marginale :Mission
(2) Le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril a pour mission :
a) de diriger d’une façon générale les activités du COSEPAC, l’élaboration des programmes de rétablissement et l’élaboration et la mise en oeuvre des plans d’action;
b) de coordonner les activités de protection des espèces en péril exercées par les divers gouvernements représentés au conseil.
APPLICATION DE LA LOI
Note marginale :Responsabilité du ministre
8. (1) Sous réserve des dispositions de la présente loi conférant une responsabilité particulière à un autre ministre, le ministre est responsable de l’application de la présente loi.
Note marginale :Délégation
(2) Le ministre, le ministre du Patrimoine canadien ou le ministre des Pêches et des Océans peut, après consultation des deux autres ministres, déléguer à un ministre fédéral ou provincial ou à quiconque est à l’emploi du gouvernement du Canada, d’une province ou de tout autre gouvernement au Canada telle de ses attributions prévues par la présente loi en matière de contrôle d’application de celle-ci.
Note marginale :Accord et rapport annuel
(3) La délégation se fait par la conclusion d’un accord, entre le délégant et le délégataire, stipulant que ce dernier fait rapport annuellement au premier sur les activités qu’il exerce dans le cadre de l’accord. Est mise dans le registre une copie de l’accord dans les quarante-cinq jours suivant sa conclusion et une copie de tout rapport annuel dans les quarante-cinq jours suivant sa réception par le délégant.
Note marginale :Conseil autochtone national sur les espèces en péril
8.1 Le ministre constitue un conseil, dénommé Conseil autochtone national sur les espèces en péril, composé de six représentants des peuples autochtones du Canada choisis par lui sur recommandation des organisations autochtones qu’il juge indiquées. La mission du conseil est :
a) de conseiller le ministre en matière d’application de la présente loi;
b) de fournir au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril des conseils et des recommandations.
Note marginale :Comités consultatifs : ministre
9. (1) Après consultation du ministre du Patrimoine canadien et du ministre des Pêches et des Océans, le ministre peut constituer un ou plusieurs comités pour le conseiller en matière d’application de la présente loi.
Note marginale :Comités consultatifs : Conseil
(2) Après consultation du ministre du Patrimoine canadien, du ministre des Pêches et des Océans et du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, le ministre peut constituer un ou plusieurs comités pour conseiller ce dernier relativement à l’exécution de sa mission.
Note marginale :Accords sur l’application de la loi
10. Après consultation de tout autre ministre compétent, le ministre compétent peut conclure avec un gouvernement au Canada, un conseil de gestion des ressources fauniques ou une organisation un accord relatif à l’application des dispositions de la présente loi dont il est responsable, notamment en ce qui concerne l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes de rétablissement, de plans d’action et de plans de gestion.
PLAN D’ACTION POUR L’INTENDANCE
Note marginale :Plan d’action pour l’intendance
10.1 Le ministre peut, après consultation du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, établir un plan d’action pour l’intendance qui prévoit des incitatifs et d’autres mesures destinées à appuyer les activités volontaires d’intendance menées par tout gouvernement au Canada ou toute personne ou organisation. Le cas échéant, une copie du plan d’action pour l’intendance est mise dans le registre.
Note marginale :Contenu
10.2 Le plan d’action pour l’intendance comporte notamment les engagements suivants :
a) examiner périodiquement les incitatifs et les programmes d’appui aux activités menées par des personnes pour protéger les espèces en péril;
b) fournir de l’information et accroître la sensibilisation du public sur les espèces en péril;
c) les méthodes de partage, avec d’autres gouvernements et personnes, de l’information concernant les espèces en péril, y compris les connaissances des collectivités et les connaissances traditionnelles autochtones, lesquelles méthodes respectent, préservent et maintiennent les connaissances et favorisent leur application sur une plus grande échelle avec l’accord des dépositaires de ces connaissances;
d) élaborer des programmes de reconnaissance et de récompense;
e) fournir de l’information sur les programmes liés aux accords d’intendance, y compris les servitudes de conservation et tout autre accord semblable;
f) fournir de l’information concernant l’appui technique et scientifique accessible aux personnes menant des activités d’intendance.
INTENDANCE
Note marginale :Accord de conservation : espèce en péril
11. (1) Après consultation de tout autre ministre compétent et, s’il l’estime indiqué, du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril ou de tout membre de celui-ci, le ministre compétent peut conclure avec un gouvernement au Canada, une organisation ou une personne un accord de conservation qui est bénéfique pour une espèce en péril ou qui améliore ses chances de survie à l’état sauvage.
Note marginale :Contenu de l’accord
(2) L’accord doit prévoir des mesures de conservation et d’autres mesures compatibles avec l’objet de la présente loi, et peut prévoir des mesures en ce qui concerne :
a) le suivi de la situation de l’espèce;
b) l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes d’éducation et de sensibilisation du public;
c) l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes de rétablissement, de plans d’action et de plans de gestion;
d) la protection de l’habitat de l’espèce, notamment son habitat essentiel;
e) la mise sur pied de projets de recherche visant à favoriser le rétablissement de l’espèce.
Note marginale :Accord de conservation : autre espèce
12. (1) Après consultation de tout autre ministre compétent et, s’il l’estime indiqué, du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril ou de tout membre de celui-ci, le ministre compétent peut conclure avec un gouvernement au Canada, une organisation ou une personne un accord portant sur la conservation d’une espèce sauvage qui n’est pas une espèce en péril.
Note marginale :Contenu de l’accord
(2) L’accord peut prévoir des mesures de conservation et d’autres mesures compatibles avec l’objet de la présente loi, notamment en ce qui concerne :
a) le suivi de la situation de l’espèce;
b) l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes d’éducation et de sensibilisation du public;
c) la protection de l’habitat de l’espèce;
d) la prévention, afin que l’espèce ne devienne pas une espèce en péril.
Note marginale :Accords de financement
13. (1) Le ministre compétent peut conclure avec un gouvernement au Canada, une organisation ou une personne un accord prévoyant le partage des coûts de la mise en oeuvre de mesures et de programmes en matière de conservation des espèces sauvages, notamment des mesures et des programmes prévus dans un accord conclu au titre des paragraphes 11(1) ou 12(1).
Note marginale :Dispositions obligatoires
(2) L’accord doit préciser les points suivants :
a) la quote-part des parties à l’accord, ainsi que la date du ou des versements correspondants;
b) l’autorité ou la personne qui sera responsable de l’exécution de tout ou partie des mesures ou des programmes;
c) la répartition entre les parties à l’accord des éventuelles recettes d’exploitation relatives aux mesures ou aux programmes;
d) les modalités d’exécution des mesures ou des programmes.
PROCESSUS D’INSCRIPTION DES ESPÈCES SAUVAGES
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
Note marginale :Constitution
14. Est constitué le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Note marginale :Mission
15. (1) Le COSEPAC a pour mission :
a) d’évaluer la situation de toute espèce sauvage qu’il estime en péril ainsi que, dans le cadre de l’évaluation, de signaler les menaces réelles ou potentielles à son égard et d’établir, selon le cas :
(i) que l’espèce est disparue, disparue du pays, en voie de disparition, menacée ou préoccupante,
(ii) qu’il ne dispose pas de l’information voulue pour la classifier,
(iii) que l’espèce n’est pas actuellement en péril;
b) de déterminer le moment auquel doit être effectuée l’évaluation des espèces sauvages, la priorité étant donnée à celles dont la probabilité d’extinction est la plus grande;
c) d’évaluer de nouveau la situation des espèces en péril et, au besoin, de les reclassifier ou de les déclassifier;
c.1) de mentionner dans l’évaluation le fait que l’espèce sauvage traverse la frontière du Canada au moment de sa migration ou que son aire de répartition chevauche cette frontière, le cas échéant;
d) d’établir des critères, qu’il révise périodiquement, en vue d’évaluer la situation des espèces sauvages et d’effectuer leur classification, ainsi que de recommander ces critères au ministre et au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril;
e) de fournir des conseils au ministre et au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril et d’exercer les autres fonctions que le ministre, après consultation du conseil, peut lui confier.
Note marginale :Critères
(2) Il exécute sa mission en se fondant sur la meilleure information accessible sur la situation biologique de l’espèce en question notamment les données scientifiques ainsi que les connaissances des collectivités et les connaissances traditionnelles des peuples autochtones.
Note marginale :Traités et accords sur des revendications territoriales
(3) Pour l’exécution de sa mission, il prend en compte les dispositions applicables des traités et des accords sur des revendications territoriales.
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